Equilibre budgétaire: une occasion de mutualiser les dettes

Le nouveau pacte budgétaire Européen, dont la mise en place est en cours, a pour but de stabiliser la zone euro et éviter toute nouvelle mauvaise surprise à la Grecque. Ce pacte prévoit notamment que les états signataires ne laissent pas filer leur déficit structurel au delà de 0.5% du PIB.

C’est une limite très restrictive, bien plus que les 3% jusqu’ici autorisés par les critères de convergence de Maastricht. Et pourtant il y a un sens à cela: Le déficit des états membres devrait être limité au maximum. Les dettes autre que structurelle (dépenses exceptionnelle, d’investissements, …) devrait être au minimum mutualisées entre états membres, et au mieux contractées par l’UE elle même.

Malheureusement, ceci n’est pas encore au programme et le pacte budgétaire actuel ne propose qu’une limitation des déficits, pas question de dette européenne… Mais il faudra bien y venir un jour.


Une contribution exceptionnelle pour aider la Grèce

La dette grecque aujourd’hui atteint un montant d’environ 330 milliards d’euros.

La population active en Europe compte environ 240 millions d’individus, avec un revenu annuel net que l’on estimera à 20,000 euros. Quelques lignes de mathématiques montrent que si chaque citoyen européen touchant un salaire donne une contribution exceptionnelle de 150 euros, cela permettra de collecter 36 milliard d’euros. Soit un peu plus d’un dixième de la dette Grecque.

Cette contribution pourrait bien sur être partagée de façon équitable pour correspondre aux revenus. Il est peut être même possible de collecter un peu plus que 36 milliard.

Un petit effort de solidarité de la part des citoyens pourrait considérablement aider la Grèce à réduire sa dette, tout en montrant la détermination des Européens à trouver une solution à la crise.

(Sources: 1,2,3,4)


Realpolitik is killing the euro

Realpolitik is often seen as a way to move forward, to avoid conflicts and deadlocks, and to increase international influence by a realistic approach of issues. And this is true, such pragmatic approach is likely to favor the resolution of problems without creating new ones.

However this political philosophy which clearly prevailed in the European Union, in particular regarding the so called eurozone crisis, presents an important drawback: it is, by nature attentiste and bound to react to the events and not foresee the problems to tackle the issue before they arise.

That is definitely what is lacking today in the resolution of the crisis: a sense of purpose for the future, a project and ideas.So clues of what could be done are thrown around, but not really discussed or backed by serious political commitment. It is not even clear if the eurozone wants to stick together or if an exit for countries in difficulty could happen.

It is time to have a solid project and ambition for the eurozone and europe, otherwise, financial markets and foreign political actors will not take us seriously.


The story of the eurozone crisis

In one of their usual great piece of reporting, the Planet Money and This American Life team together for a one hour show on the history and story of the eurozone and the ongoing crisis.

Go and listen to it ! [here]


The markets already consider the eurozone as a whole

For the financial markets, there is not question: the eurozone is not 17 countries with the same currencies; but rather one big economy with huge regional disparities, and the advantage of being able to play each of those region against each other.

That is why Standard & Poor’s latest move was to downgrade nine eurozone countries and the European Fund for Financial Stability: it is the global economy of the eurozone that is under pressure – even if specific region (like Germany) are much more likely to make it thru the crisis.

Is it to say that fusing the 17 economies into a true financial and economic federation would be to do what the markets want ? Maybe, but that would also be matching the institutional reality to what is, in practice, already a fact.


Agence de notations: quelques points à améliorer

Après le récent tir groupé de S&P et la dégradation des dettes souveraines de neuf états membres de la zone euro, c’est l’occasion de se poser quelques questions sur le fonctionnement de ces agences de notations (AN) ; et de conclure que nous avons besoins de telles agences, mais pas sous leur forme et fonctionnement actuel.

Ce n’est pas un secret: les employés des agences de notations ne sont pas des personnalités élues. C’est normal dans la mesure où les AN ne sont pas là pour faire plaisir à d’hypothétiques électeurs, mais pour décrire une réalité économique ou financière.

D’ailleurs, les AN sont indépendantes des gouvernements et de la politique pour cette raison: leurs analyses se doivent d’être complétement indépendantes de tous acteurs de ce qu’elles notent. Cependant, il est de moins en moins évident que les AN de notations soient vraiment indépendantes des marchés financiers – ce n’est pas qu’elles soient nécessairement à la solde de traiteurs, mais les annonces de dégradations ont de tels effets sur les marchés financiers que les AN peuvent être considérées comme des acteurs à part entière du marchés des dettes.

Et cependant, malgré cela les AN ne présentent aucune forme de garantie de responsabilité. C’est-à-dire que malgré leur influence sur les marché financiers, elles n’acceptent pas la responsabilité de cette influence. En effet, les AN rappellent souvent qu’elles ne font que noter la capacité d’un pays à rembourser ses dettes et que si un politique ou une situation économique a rendu cela difficile l’AN ne fait que prendre cela en compte.

De plus, les analyses des AN ne sont pas, comme peuvent l’être celles de l’OCDE, d’eurostat, … transparentes. Les décisions de notations sont prises derrière portes closes et sur la base de données non publiées. En bref, même si les AN expliquent les raisons de leurs notations dans les grandes lignes, la décision n’est pas prise d une façon transparente qui pourrait être contredite.

Si il existe au moins 150 AN, seuls trois dominent vraiment: Fitch, Moody’s, Standars & Poors. Ces trois là sont les seules qui comptent, le milieu manque clairement de pluralisme. De plus, elles ont tendance à se suivre dans leurs notations : la dégradations par l’une des 3 étant généralement le prélude de dégradation dans les 2 autres. Ce mimétisme peut être normal: si la situation économique justifie une dégradation, c’est une réalité qui devra être reflétée dans les notes des trois agences. Mais quand on sait les effets que peuvent avoir une dégradation par une AN sur la dette, cela entraîne mécaniquement un risque supplémentaire rendant encore plus probable la dégradation suivante.

Les notes données par les AN: AAA, Baa1, CCC+, … se veulent la synthèse de multiples paramètres d’une économie: croissance, dettes, politique financière et économiques, … tout cela est regroupé dans une échelle d’une dizaine d’indices qui soit disant prédisent le risque de défaut de paiement. Ces notes réduisent une réalité économique dans un indice assez grossier qui ne fait pas dans la finesse ni ne donne d’information temporelle. Car les notes sont révisées tous les quelques mois, alors que les emprunts d’états se font généralement sur plusieurs années.

Pour finir, nous devons nous rappeler que les AN ont tout d’un effet de mode: inconnues il y a quelques années, elles font maintenant partie du vocabulaire du grand public. Et plutôt que de rester discrète, elles n’hésitent pas à faire usage de cette nouvelle notoriété, tout comme les politiques qui utilisent aussi les notes pour justifier tel ou tel projet de réforme.

En bref, nous sommes confrontés à un groupe de seulement trois AN en situation de monopole, acteur du monde économique, opaques et donnant leur conclusion sous une forme manquant de détails, là où il serait préférable d’avoir une multitude d’observateurs transparents et analysant dans les détails et la nuance les situations économiques.


Plus que 6 semaines

Si vous êtes passé par la France il y a une dizaine d’années, en particulier à l’époque où le Francs français était encore utilisé, jetez un coup d’oeil dans vos tiroirs pour être sur qu’aucun billets en France n’y traîne . Si c’est le cas, vous avez jusqu’au 17 févriers pour les changer en euros auprès de la banque de France – ceux qui s’inquiètent de l’avenir de l’euro et attentent le retour au Franc peuvent s’abstenir.

Les infos pratiques se trouvent sur le site web Service-Public.fr


Les 7 questions à poser à l’eurozone

Ce n’est pas nécessaire de faire une longue introduction sur le sujet: l’eurozone est en crise, vous le savez bien.

La gouvernance de la zone euro a cependant besoin d’un nouveau souffle démocratique. C’est pourquoi je propose – ça vaut ce que ça vaut – un référendum à l’échelle de l’Eurozone, qui obérirait à là régle de double majorité (approuvé par au moins 65% des citoyens et au moins 55% des états membres) Ce référendum ne poserait pas une, mais sept questions :

  1. Approuvez-vous la formation d’une Union monétaire avec l’Euro pour monnaie ?
  2. Dans le cadre de l’eurozone, approuvez-vous la coordination des budgets nationaux pour assurer la stabilité de l’euro ?
  3. Dans le cadre de l’eurozone, approuvez-vous la création d’un fond de stabilité pour aider les états en difficultés à se financer ?
  4. Dans le cadre de l’eurozone, approuvez-vous la nomination d’un ministre de la zone euro qui aura une capacité de décisions et d’initiatives  pour assurer la stabilité de l’euro ?
  5. Dans le cadre de l’eurozone, approuvez-vous que la Banque Centrale Européenne agisse sur les marchés financiers pour assurer la stabilité de l’euro ?
  6. Dans le cadre de l’eurozone, approuvez-vous l’utilisation d’euro-obligations pour partager la charge de la dette publique entre les états membres dont la monnaie est l’euro ?
  7. Dans le cadre de l’eurozone, approuvez-vous plus d’intégration entre les états membres dont la monnaie est l’euro, qui conduirait à un transfert de compétence des gouvernements nationaux vers l’Eurozone ?

Ces questions sont suffisamment générale pour laisser de la flexiilité dans leur implémentation ; mais au moins elles permettraient de connaître clairement la position des citoyens et quel niveau d’intégration ils sont prêt à accepter.


The 7 questions to ask the Eurozone

I will not make a long introduction about how the eurozone is in crisis… you probably know too much about it. Anyway, the eurozone governance needs a fresh air of democratic input. That is why I propose a Eurozone wide referendum that would required to pass the double majority rule (approved by at least 55% of member states representing at least 65% of the total population). This referendum would not have only one question but seven :

  1. Do you approve the formation of a currency Union with the euro as its currency ?
  2. In the frame of the Eurozone, do you approve the coordination of national budget to ensure the stability of the euro ?
  3. In the frame of the Eurozone, do you approve the creation of a stability fund to help countries in difficulty finance themselves ?
  4. In the frame of the Eurozone, do you approve the nomination of a Eurozone minister that would have decision and initiative power to ensure the stability of the euro ?
  5. In the frame of the Eurozone, do you approve the European Central Bank to take action on the financial markets to ensure the stability of the euro ?
  6. In the frame of the Eurozone, do you approve the use of eurobonds to share the burden of public debt between the member states using the euro as their currency ?
  7. In the frame of the Eurozone, do you approve more integration between the member states using the euro as their currency, that would lead to transfert of competence from the national government to the Eurozone ?

The answer to such questions would not fix too much the details, leaving room for flexibility in their implementation; but at least, it would give a very clear idea of how much integration and change the european citizen are ready to take.


I am mad at the Euro

Well, not the euro per se, more the people who made it and have the future of the European currency in their hands.

I am mad and disappointed.

I am mad at an half finished euro, which has been created without any sort of exit close in the treaty – Not that I ever wish for such a close to be used, just that it is a good sign of a well thought project to have an end-point ready, just in case.

I am mad at an over-optimistic eurozone that accepted Greece despite its lag in matching the growth and stability criteria and continued to ignore the obvious reality as long as things were looking OK and the illusion could be held.

I am mad because the euro is not just a great project or a nice dream. It has become a reality, it has been built upon and brought successful growth and integration among the european states. The euro add solid results and consequences making it impossible to be dismantled or even weaken. It has to be saved, rebuild, made stronger… there is no other options.

That’s why more than anything I am mad and disappointed at the European leaders who fail again and again to tackle the problem and do what is needed to make the euro as strong as it is supposed to be. Every major actor of the financial world agrees to say that the best option is to go forward into a federalist union with eurobonds as the core of the public debt  for member states, but all that Merkozy et al. are doing is finding workarounds to the issue, half-fixing the problem for a few months.